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Lorsque Furough a quitté son domicile pour aller à l’université, la jeune femme tadjike n’avait pas prévu de se lancer dans le tourisme. « Puis, à l’université, je suis tombée amoureuse du tourisme », explique-t-elle.
Depuis 2008, la Pamir Eco-Cultural Tourism Association (PECTA) favorise le développement d’une industrie touristique moderne et concurrentielle dans les hautes montagnes du Pamir avec l’aide de la Fondation Aga Khan (AKF). En plus de contribuer au renforcement du secteur du voyage local, la PECTA aide les professionnels du tourisme indépendants à développer leurs compétences.
Grâce à l’Association, Furough, 24 ans, a vu de nombreuses perspectives s’ouvrir à elle. Même si elle savait qu’elle souhaitait travailler dans ce secteur, elle n’avait pas encore mis le doigt sur la spécialisation qu’elle souhaitait suivre jusqu’au jour où, lors d’un trek organisé au Pakistan, elle a été désignée responsable d’une expédition.
« J’étais la plus jeune membre de l’expédition de nettoyage du K2 et j’ai été amenée à prendre de nombreuses décisions. »
Situé au Pakistan, le sommet du K2, le deuxième plus haut du monde, est réputé pour la difficulté de son ascension et les conditions climatiques extrêmes qui y règnent. La tâche était difficile, et l’équipe fut amenée à passer plusieurs nuits sur des champs de glace. Lors du retour vers le campement, le dernier jour de marche fut le plus difficile pour les humains et les animaux. Lors de cette journée, Furough fit face à un dilemme.
« En discutant avec les porteurs, j’ai compris que la situation était plus grave que je ne le pensais lorsqu’ils m’ont expliqué qu’il fallait plus d’eau pour les chevaux. Certains voulaient rester une journée de plus, mais les animaux étaient épuisés, cela les aurait mis en danger. »
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Furough a pris la décision de lever le camp plus tôt que prévu afin que les animaux soient pris en charge à temps. « J’ai pris cette décision en ma qualité de responsable d’expédition, et j’ai ressenti une immense satisfaction à le faire. »
« Je me sentais vraiment bien, même s’il était très dur de marcher sur d’aussi longues distances. »
Au Tadjikistan, les femmes guides de plein air sont encore rares. C’est pourquoi Furough a cofondé la filiale tadjike de Women Rockin’ Pamirs, une association internationale qui permet aux femmes de devenir guides de trek professionnelles dans le Pamir tadjik. Women Rockin’ Pamirs est une initiative de formation commissionnée par la PECTA en 2015.
« Avant, lorsque j’allais dans les montagnes [en tant que guide], on me disait, ‘vous êtes une femme, vous ne pouvez pas faire ça, c’est trop dur pour vous.’ Maintenant, les autres voient que je continue et que tout se passe bien. Les mentalités évoluent petit à petit. »
Avec le soutien de Women Rockin’ Pamirs, elle a obtenu une subvention afin d’apprendre à d’autres jeunes femmes à organiser des treks et gérer des campements. En 2018 et 2019, elles ont organisé un camp pour adolescentes qui, pour la première fois, ont appréhendé les montagnes autrement.
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Ce texte est une adaptation d’un article publié sur le site internet de la Fondation Aga Khan États-Unis.